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Comment garder la motivation pour écrire un livre ?

Quand on écrit un livre, le plus difficile est de garder sa motivation intacte tout au long du projet. Il n’y a pas que l’écriture à proprement parler, mais aussi la préparation, la réécriture, la promotion… Souvent on me demande comment je fais pour avoir toujours envie d’écrire… Je vais vous décevoir : non, je n’ai pas toujours envie d’écrire ! Comment garder la foi dans son projet du début à la fin ? Que faire en cas de coup de mou ? Je partage avec vous cette semaine quelques conseils et réflexions pour se motiver à écrire et pour garder la motivation à écrire un livre.

Pourquoi faut-il garder sa motivation pour écrire ?

Écrire un roman ou un livre de non-fiction est toujours un travail de longue haleine. Même si certains écrivains arrivent à publier plusieurs livres par an, pour ma part l’objectif d’une parution annuelle est déjà énorme. L’écriture du premier jet est une étape essentielle, souvent la plus exaltante pour l’écrivain. Mais c’est loin d’être la seule pour y parvenir. Avant la parution, il faudra relire, réécrire, corriger, envoyer en bêta-lecture, corriger encore, bâtir un plan de communication, publier ou envoyer à un éditeur…

Pour y arriver et ne pas abandonner en cours de route, il faut une bonne dose de motivation. Écrire un livre demande une forme d’endurance : on commence souvent tout guilleret avec l’élan de l’idée, puis viennent les doutes, la fatigue, le quotidien qui reprend le dessus… La motivation est ce fil tendu qui relie le point de départ à l’arrivée. Elle ne garantit pas la facilité, mais elle permet de maintenir le cap. Sans elle, le projet s’essouffle et reste au stade du brouillon.

Garder sa motivation, c’est se rappeler pourquoi on écrit : pour transmettre une émotion, raconter une histoire ou laisser une trace. Cette intention est précieuse et vous servira de carburant pour les jours moins inspirés. C’est souvent dans ces moments-là que se forge la vraie discipline d’un auteur ou d’une autrice : celle qui mène un texte à son terme, même quand l’enthousiasme du début s’est émoussé. Pour autant, il existe aussi des astuces et des techniques pour garder sa motivation tout au long de l’écriture.

Des techniques pour se motiver à écrire

Pour ne pas se décourager sur le long terme, il faut soigner sa motivation. Pour cela, trois principes : visualiser, s’organiser et être régulier.

Visualiser son objectif pour se motiver

Dans la marine, on dit toujours qu’il n’y a pas de vent favorable au capitaine qui ignore son cap. En clair, ça signifie que si vous ne savez pas où vous voulez aller, vous allez avoir du mal à trouver une route.

Formaliser un objectif permet de le visualiser et de le garder bien en tête. Ainsi, c’est plus simple de se motiver pour l’atteindre. Aussi, lorsque vous vous lancez dans l’écriture d’un livre, fixez-vous un objectif.

Mais attention, définir un objectif ne se fait pas n’importe comment. « Écrire un roman » n’est PAS un objectif. En revanche, « écrire mon premier jet de roman historique de 60 000 mots d’ici fin mars 2023 » est un objectif SMART :

  • Spécifique, c’est-à-dire précis (écrire un premier jet de roman historique et pas une nouvelle, ni réécrire un roman contemporain) ;
  • Mesurable (mon premier jet devra faire 60 000 mots) ;
  • Atteignable (un premier jet en 3 mois, c’est faisable, publier une saga en 15 volumes dans le même temps, plus compliqué) ;
  • Réaliste (si votre rythme d’écriture est de 1000 mots par jour, ne visez pas d’écrire vos 60 000 mots en 1 mois) ;
  • Temporel, c’est-à-dire avec une date d’échéance (ici fin 2023).

Certains aiment afficher leur objectif sur leur bureau, avec de jolies photos ou une typographie sympa. Vous visualisez ainsi votre objectif et gardez votre motivation pour écrire.

La méthode des petits pas pour garder la motivation

Je sais que certains et certaines d’entre vous n’aiment pas l’idée de planifier ou de s’organiser en ce qui concerne l’écriture. Mais un minimum d’organisation est indispensable pour ne pas abandonner en route. S’organiser ne veut pas dire que vous allez établir une discipline militaire, mais que vous créez des conditions d’écriture optimales.

L’astuce consiste à partir de l’objectif principal et de définir des sous-objectifs ou des étapes. Par exemple, écrire un premier jet de 60 000 mots en 3 mois, c’est un gros morceau. Mais 60 000 mots divisés par 90 jours, ça revient à environ 700 mots/jour. Tout de suite, ça semble plus réalisable.

    Autre exemple, pour la réécriture de Petite mouette, je voulais atteindre 350 000 signes (en partant de 180 000). J’avais réorganisé mon roman en 50 chapitres, cela faisait donc une moyenne de 1200 mots par chapitre. Certains les faisaient déjà, je n’y ai donc presque pas touché (sauf si nécessaire). En revanche, j’ai travaillé en priorité ceux qui étaient en dessous pour me rapprocher des 1200. Parallèlement, je surveillais l’évolution de l’objectif général. En avançant ainsi, petit à petit, mot après mot, c’est plus facile de se motiver, parce que le but paraît plus facile à atteindre. Et avec la fonction « objectif par fichier » de Scribbook, c’est super facile à suivre !

    Sur Scribbook, la fonction « Objectif par fichier » permet de répartir l’objectif global de mots ou de signes par fichier (scène ou chapitre).

    Cette méthode des petits pas a l’avantage d’éviter de se décourager et c’est d’ailleurs un incontournable des techniques de productivité (GTD, Pomodoro…). Quand vous avez appris à écrire, vous n’avez pas commencé par tout l’alphabet, mais lettre par lettre. Pour le quotidien, j’ai pris aussi cette habitude. Au lieu de « faire le ménage » sur ma liste, je marque « nettoyer salle de bains » ou « aspirer les sols de l’étage ». Ça semble moins insurmontable !

    Écrire régulièrement pour conserver sa motivation

    En suivant le premier Mooc Draftquest « Ecrire une oeuvre de fiction », je me suis astreinte à suivre la consigne de David : écrire tous les jours, même si l’on a rien à écrire. C’est, pour lui, une manière de vaincre l’angoisse de la page blanche. Mais aussi de combattre notre amie à tous : la Procrastination. Pour ceux qui ne connaissent pas cette charmante dame, il s’agit de l’art de remettre à plus tard ce qu’on peut faire tout de suite.

    J’ai été fort étonnée de constater que ça a marché, pendant le Mooc, mais surtout pendant le Nanowrimo. Me dire « j’écris tant de temps tous les jours » était très inefficace. Par contre, me fixer un objectif chiffré en nombre de mots à atteindre (par mois et par jour) m’a vraiment motivée.

    Conseils pour garder la motivation

    Fixer un objectif et s’organiser ne suffit pas pour rester motivé tout au long de l’écriture.

    La puissance des rituels

    Je n’aime pas forcément le terme de routine en ce qui concerne l’écriture. Rituel, c’est plus joli, plus cohérent avec l’univers artistique. Même si ça paraît anecdotique, les rituels programment notre cerveau à écrire.

    a person writing on a notebook motivation pour écrire
    Créer une ambiance propice à l’écriture est une façon de garder sa motivation. (Photo Tara Winstead)

    Concrètement, il s’agit d‘inventer un geste ou de mettre en place un comportement qui agit comme un signal indiquant à votre cerveau que c’est l’heure. Ce geste peut être :

    • allumer une bougie ou un bâton d’encens ;
    • s’installer à son bureau avec une boisson chaude ;
    • ouvrir le carnet de notes de votre roman ou votre logiciel d’écriture ;
    • mettre en route une playlist musicale…

    La force des rituels, c’est qu’ils agissent inconsciemment et vous mettent en conditions. Ainsi, c’est plus facile de garder la motivation pour écrire.

    Ne pas se forcer à écrire

    Je ne suis pas une accro à l’écriture : j’aime écrire, j’en ai souvent envie, mais je n’ai jamais ressenti de besoin. J’écris pour mon plaisir, pour partager des émotions, des ambiances, des histoires… Donc je ne me force jamais à écrire : quand ça veut pas, ça veut pas.

    Cela dit, j’ai bien retenu la leçon de David Meuleumans dans le Mooc Draftquest « écrire une oeuvre de fiction ». Pour devenir écrivain, il faut écrire (jusque là c’est logique !). Mais si possible écrire un peu tous les jours et en tout cas le plus régulièrement possible. C’est ce que certains appellent des routines ou des habitudes, dans des domaines très éloignés de l’écriture (le ménage, l’apprentissage, la beauté…).

    J’étais un peu dubitative sur l’efficacité de la chose. J’étais jusque là très habituée à écrire quand l’envie m’en prenait : une fois de temps en temps, souvent pour des longues périodes (deux ou trois heures), mais à intervalles espacés. J’écrivais beaucoup, mais c’était aléatoire, discontinu, parfois irrégulier, y compris au niveau du style.

    S’échauffer ou tirer parti des blocages

    Le plus dur, quand on écrit, c’est de s’y mettre (ça vaut pour plein de tâches, d’ailleurs !). Quand ça arrive et que les rituels ne suffisent pas, essayez de vous échauffer à blanc en écrivant autre chose que votre manuscrit. Décrivez un objet, notez une idée, racontez une conversation… Le simple fait de commencer suffit à… démarrer.

    Si vous ressentez un blocage dans votre écriture, tirez-en parti en écrivant dessus. Qu’est-ce qui vous bloque ? Pourquoi ? Comment les surmonter ? Le fait de formaliser les problèmes aide souvent à les résoudre.

    Savoir lâcher-prise

    Il peut arriver que, malgré tous vos efforts, vous n’arriviez plus à vous motiver pour écrire votre livre. Mon conseil, à ce moment-là, c’est de vous interroger en toute sincérité. Il faut savoir pourquoi l’enthousiasme est parti : l’histoire vous ennuie-t-elle ? Les personnages sont-ils suffisamment définis ? Le scénario et l’intrigue du roman sont-ils assez denses ?

    Parfois, un changement radical dans l’intrigue suffit à raviver la flamme. Soyez à l’écoute de vos personnages. Une technique consiste à raconter l’histoire du point de vue d’un personnage autre que le principal. Essayez, c’est parfois bluffant !

    Enfin, si vraiment votre motivation est tombée et que rien ne la ranime, peut-être faut-il faire le deuil de votre livre. Soit ce n’est pas votre truc, soit ce n’est pas le bon moment, soit une autre raison. Le tout est de savoir pourquoi. Ainsi, vous pourrez peut-être rebondir d’une autre façon.

    L’écriture, c’est certes du travail, mais l’inspiration joue aussi. Il y a des jours avec et des jours sans. Personnellement, quand c’est un jour sans, je n’insiste pas (en ayant essayé sérieusement quand même). Cependant, je reste quand même sur mon roman : je relis un passage ancien, je corrige ou je réécris. Parfois, ça suffit à relancer la machine. Ou alors, je laisse tomber la scène qui me pose problème et je passe à la suivante.

    Garder la motivation pour écrire un livre n’est pas la chose la plus facile. Avec un peu d’organisation et de petites astuces, elle s’entretient au quotidien pour vous aider à aller au bout de votre projet. Et vous, quelles sont vos techniques pour rester motivés ?

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    Commentaires

    2 réponses à “Comment garder la motivation pour écrire un livre ?”

    1. Je suis tellement d’accord ! Garder la motivation en tant qu’auteur.e est un challenge car le processus créatif /éditorial /promotionnel est long, énergivore, (et semé d’embûches). C’est important de l’avoir en tête pour préserver sa sérénité. Merci pour ces bons conseils qui me parlent beaucoup.

      Il y a deux choses qui m’aident à garder la motivation:

      1. Savoir pourquoi j’écris. Pourquoi je me plonge dans une bulle de créativité des heures avant le lever du jour au lieu de profiter du concon douillet de ma couette 😅 ? Parfois notre Pourquoi évolue avec le temps, et se le rappeler souvent ou l’afficher dans son bureau peut aider.

      2. Briser ma solitude en tant qu’auteure. Discuter avec d’autres écrivain.e.s, partager nos expériences. Ces échanges boostent le moral, car au fond, nous traversons toutes et tous les mêmes épreuves.

      Merci encore pour cet article

      Au plaisir,
      Noucia

      1. Bonjour Noucia, ce sont deux techniques très efficaces en effet ! La visualisation de son objectif et son pourquoi sont essentielles pour rester motivé. Et savoir s’entourer est aussi important, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments : ça aide à relativiser… ou à ne pas attraper le melon ! 😀

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